L'auteur analyse les origines culturelles et politiques, dans l'histoire de l'Europe, de l'extermination des Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, en ancrant la Shoah dans l'histoire universelle. Il fait ainsi le lien entre le basculement génocidaire de l'automne 1941 avec le programme eugéniste T4 et les lois de Nuremberg.
S'interroge sur l'enseignement du génocide des Juifs et sur sa place dans l'histoire juive et dans l'histoire mondiale. La Shoah est aujourd'hui autant commémorée qu'elle insupporte. Parce qu'elle reste une part d'indicible de la mémoire de l'Europe et qu'elle demeure l'éclairage le plus cru sur ce qui fut une longue accoutumance au meurtre des Juifs.
Loin d'occuper la place centrale qui est désormais la sienne dans l'Etat d'Israël, le souvenir de la Shoah suscita longtemps une attitude de honte et de rejet. Aujourd'hui, surtout depuis la guerre des Six-Jours (1967), la Shoah occupe une place centrale dans la construction de l'identité israélienne. Mais ce processus mémoriel, à la longue, tend à fragiliser la légitimité même de l'Etat d'Israël.